Toutes et tous dans le même négrier…

Les crocs de la meute, avides de contestation, acèrent l’impitoyable anarchiste caviar englouti dans son indifférence face au statu-quo. Ou encore. L’humanisme radical (j’entends bien par radical le sens même du propos, c’est-à-dire à la racine de…) encercle les loups sanguinaires et délétères eux-mêmes face aux autres races des canidés. Non mais permettez-moi d’en rire un brin. C’est toujours bien rigolo de voir se chamailler certaines branches de notre population pour des miettes et quelques turluttes. Enfin, au début…

Ensuite on essaie de passer à un débat plus élevé, mais non. Grâce au merveilleux monde de Mark Zuckerberg, voilà que n’importe qui déverse sa cochonnerie du vendredi soir sur la place publique (comme moi présentement tsé…) On y est donc enclin à accepter voir défiler devant nos yeux plusieurs, mais plusieurs idioties. Exemples: ‘’La meute est pourrie de l’intérieur par une certaine force les menants droit vers berlin de 1943’’. ‘’La meute n’a pas sa place au Québec, ni dans les rues (ironique quand même, pour des gens de bonne volonté qui accepte naguère n’importe qui, n’importe quand’’.  ‘’Les antifas sont tous payés par Philippe Couillard et Power Corp pour vandaliser la liberté d’expression’’. Ou bien, ‘’ces deux camps devraient arrêter leur guéguerre et retourner au boulot, ils polluent assez l’espace public’’. Ce ne sont certes pas des phrases prises mot pour mot sur les réseaux sociaux, mais vous comprenez le principe.

Ce qui me choque beaucoup avec les derniers évènements c’est qu’on a tendance à croire qu’il s’agit d’un problème bien récent au Québec et qui fut accentué par l’arrivée de Donald Trump.  D’ailleurs, c’est la théorie de Gabriel Nadeau-Dubois. Bon, je ne suis pas un sociologue émérite, loin de là, mais il y a, peut-être, ne serait-ce qu’une infime partie véridique là-dessus. De là à en faire notre bouc-émissaire pour nos problèmes de société? Non, c’est beaucoup trop gamin. Prenons nos responsabilités chers politiciens et arrêtons d’avoir le bec cloué sur nos maniganceux de traités, nous avons du monde ici qui ont besoin de votre temps, écoute et action, ça paraît. Non le problème n’est certes pas récent. C’est l’aboutissement de longues années en politiques provinciales (devrais-je spécifier années en politiques provinciales libérales?) sur lesquelles nous nous questionnons aujourd’hui. Il ne s’agit ni d’extrêmistes, d’un côté comme de l’autre, je tiens à le spécifier, ni d’un clivage indépendantiste-fédéraliste, ni d’un retour type Guerre-froide entre communistes et capitalistes. Il s’agit de gens aussi simples et joviaux que vous et moi. Par contre, ils en ont ras-le-saint-ciboire-de-bol et je les comprends amplement. Et je m’en réjouis (sans pouvoir m’empêcher d’avoir une pensée pour ceux et celles qui se font agresser). Mais je m’en réjouis, espérant que ce ne soit pas qu’une minime brèche dans notre histoire moderne, puisque sur tout ce qui est présenté dans nos bons petits médias intouchables (par faute d’avoir un discours trop Trumpien, même quand faut remettre les pendules à l’heure sur la couverture merdiatique qui est présente au Venezuela par les temps qui court, tsé…), sur tout ce que les politiciens nous racontes le temps d’une partie de pêche, le fait est qu’il y a bouillonnement au sein de notre peuple. Et il est évident qu’après presque vingt ans d’endormitoire (excluant 2005 et 2012) un réveil ne peut pas être aussi propre qu’on l’espère. C’est mal organisé, c’est laid, il n’y a pas de réel débat et tout le monde sort de ses gonds. Mais tout de même, les gens prennent de leur temps de vacances estivales pour contester, et je m’en réjouis.

Je finis ce billet sur une espoir que je me donne. J’espère profondément que cela n’en restera pas là. Nous sommes à l’aube d’élections qui seront tout de même assez importantes à ce qui a trait à notre territoire commun (je dis bien « commun ») : projet Énergie-Est dont le Parti libéral et la Coalition Avenir Québec sont mis d’accord, changement de mode de scrutin, et j’en passe. Sur ces grands enjeux à venir, il faut avoir un gouvernement qui représente réellement le peuple. Aussi, il faut s’empresser de légiférer sur nos questions identitaires-migratoires-frontalières, on a beau pas être sur la même longueur d’onde mais un réel débat servirait à asseoir le Québec sur des bases plus solides, et croyez-moi, le vivre-ensemble ne sera plus un problème, du moins à plus petite échelle. ll faut donc conserver cet esprit contestataire dans nos têtes, et plutôt que de s’en servir sur nous-même, cracher cette grogne sur les élites bancaires et politiques : fléau ultime à notre société. Nous, nous sommes tous dans le même négrier, peu importe ta couleur, ton âge, ton sexe ou ton statut social. Eux, ils sont puissants. Minoritaires, mais puissants.

Hasta la victoria siempre!

Posted in chroniques politique québécoise, Journal Le Québécois.