3 000 personnes à la manifestation intersyndicale du 1er mai de Montréal

Les lock-outés de Viterra1 du Port de Montréal ouvraient la manifestation intersyndicale du 1er mai
regroupant des contingents de nombreuses centrales syndicales où dominaient nettement les différentes
composantes de la FTQ. La présence du syndicalisme de secteur privé rivalisait avec celui public. Peutêtre
était-ce à cause de la revendication du salaire minimum à 15$ l’heure qui était le principal thème
de cette manifestation bien que les seuls bannières le concernant semblaient portées par des
organisations non syndicales en fin de cortège. On notait des bannières CSN de la Côte-Nord, du Bas-
St-Laurent et de l’Outaouais. Toutefois, les organisations populaires, femmes et étudiantes brillaient par
leur absence à part une présence symbolique. Par contre, NPD, Parti québécois et surtout Québec
solidaire, de même que des groupes anticapitalistes, étaient notoirement visibles.

« C’est autour de 5 revendications que s’articule la manifestation nationale de cette année: salaire
minimum à 15$ l’heure; le réinvestissement dans les services publics et les programmes sociaux et
mise en place de mesures concrètes pour mettre fin aux surcharges de travail; la conciliation travail-famille-
études; la lutte contre les paradis fiscaux; et la transition juste. » (FTQ) Mais elle étaient peu
manifestes sur les bannières et les affiches, peu nombreuses d’ailleurs, sauf celle sur le 15$ comme on
l’a mentionné mais beaucoup plus modestement que l’an dernier. Somme toute, l’ampleur de cette
manifestation reste modeste étant donné l’effort de mobilisation hors Montréal. La riposte sociale ne vit
pas ses meilleurs jours depuis la dégelée du dernier Front commun et le reflux de mobilisation pour le
15$ l’heure.

Reste que le rassemblement de quelques milliers de prolétaires déambulant du Parc Olympique au pont
Jacques-Cartier à travers les quartiers Hochelaga et Centre-sud, fait rare depuis le début 2016,
réchauffent un printemps qui tarde à se manifester. Quand l’on pense que la chaleur estivale apportera
vraisemblablement au Québec son lot de personnes réfugiées fuyant les misères du monde causées par
un néolibéralisme guerrier envenimant la crise climatique, et plus particulièrement la xénophobie
trumpienne, il faudrait bien un réveil de la gauche politique et sociale pour contrer la clôture péquiste,
la passoire caquiste et le jeu macabre de la patate chaude des Libéraux québécois, ontariens et
fédéraux.

Les remontrances moralistes de Québec solidaire tout en invoquant la «misère, la détresse et la
guerre»… et en se ralliant à la fausse solution péquiste de la levée de l’entente des tiers pays sûrs qui ne
ferait que déplacer partiellement le problème hors Québec n’apporte aucune solution concrète à
l’accueil et à l’intégration. Cet enjeu risque d’accaparer les débats électoraux et requiert, pour éviter un
inévitable dérapage, une solution de portes ouvertes dans un Québec intégrateur de plein emploi
écologique en commençant par d’immédiats programmes de création d’emplois. On en est loin.

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Notes:

1 SCFP, Les employés en lock-out de Viterra disent non à l’offre finale de l’employeur, 3/04/18

Posted in chroniques politique québécoise, Journal Le Québécois.